Ou, au moins, ne pas grossir. Parce que Ramadan est sans doute la période de l’année où on mange le plus « mal », et les effets sur le corps se font immédiatement sentir : privation totale pendant la journée – et une longue journée, juin est le mois de la nuit la plus courte de l’année – « rattrapage » le soir, avec des plats traditionnels souvent bien chargés en calories. L’effet yo-yo au quotidien pendant un mois, des signaux envoyés au cerveau « tu vas manquer, fais des provisions »… l’enfer.
Voici donc quelques conseils de base pour maîtriser son poids pendant Ramadan, et peut-être, qui sait, maigrir un peu ?
1 – Rompre le jeûne en douceur, tranquillement
L’aliment traditionnel de la rupture du jeûne, c’est la datte accompagnée d’un verre de lait. Les dattes sont certes caloriques, elles sont aussi très énergétiques. Le lait va réhydrater et nourrir en même temps. Mais ces deux aliments sont aussi des bombes sucrées, avec le lactose du lait.
Donc il vaut mieux commencer par une ou deux dattes, pas plus, qu’on prend le temps de décortiquer, un verre de lait qu’on va boire à lentes gorgées, et juste derrière, prendre un ou deux grands verres d’eau. L’eau désaltère, elle remplit un peu aussi l’estomac et va calmer la sensation de faim.
Idéalement, la rupture du jeûne devrait s’étaler sur quarante-cinq minutes à une heure. C’est un vrai repas, complet, qui se passe aussi avec ses proches. C’est l’occasion d’échanger, de parler, autant d’activités qui vous évite de vous précipiter sur la nourriture.
Plus vous mangez lentement, en mastiquant bien, mieux votre corps assimile les aliments et plus vite il se sent rassasié, à quantité de nourriture équivalente.
2 – Choisir des recettes légères et variées
On est d’accord, la cuisine orientale, que cela soit la cuisine libanaise, la cuisine marocaine ou la cuisine turque (pardon aux pays que j’ai oubliés), c’est une véritable tuerie. Mais justement, c’est une tuerie, aussi au sens premier du mot. Alors pendant Ramadan, le soir, oubliez les pastillas, les makrout, préférez les soupes aux légumes, les poissons ou même les plats végétariens.
La recette gagnante, facile à suivre en été :
- des salades froides à base de pâtes ou de riz, pour les sucres lents et tous les légumes qu’on y mélange
- les délices de la cuisine asiatique (pas les fritures, mais les sushis, les champignons noirs à l’aïl, par exemple)
- des pastèques pour l’hydratation et le bon goût
- des smoothies pas trop sucrés
3 – Utiliser la visualisation mentale
Difficile de résister à la pression autour de soi, aux propositions « goûte cela, reprend de la soupe, encore du tajine… »
Mon truc : avant la rupture du jeûne, je me vois à table, avec une assiette à moitié pleine encore, que je n’ai pas envie de finir. Il ne s’agit pas de fantasmer sur le goût de la nourriture, mais de se préparer à cette sensation de « suffisant », et être prêt à la rappeler. En particulier en cas de fringale, j’essaye de faire revenir cette image devant moi, avant de craquer. Pas toujours facile, mais efficace !
On peut même utiliser une technique d’auto-hypnose, un petit geste qu’on dédiera à cela, comme se pincer trois fois l’oreille, en toute discrétion.
Je répète cet exercice avant le dîner, avant le s’ror aussi.
4 – Se fixer un nouveau rythme et s’y tenir
Enfin, c’est important, il faut cadrer son corps. Puisqu’il perd ses repères, il faut tout de suite lui donner un nouvel horaire, et ne pas le modifier.
Certains préfèrent ne faire que deux repas, la rupture du jeûne et un dîner conséquent vers 2 heures du matin. C’est une erreur, car là encore, on « prive » le corps et on lui donne de la nourriture de façon massive.
Ma recommandation : faites bien trois repas, légers, et buvez autant que possible entre les repas. Par contre, ne grignotez pas. Votre corps n’a pas besoin d’occasion supplémentaires de stockage !
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